La pollution atmosphérique accroît le risque d’AVC et d’infarctus

Man met mondmasker kucht op straat

Les personnes exposées à de fortes concentrations de particules fines sont plus susceptibles d’être victimes d’un accident vasculaire cérébral ou d’une crise cardiaque (causée par une formation aiguë de caillots). C’est ce qui ressort d’une étude de grande ampleur menée par la KU Leuven, l’Université d’Anvers, l’Université de Hasselt, Sciensano et l’Agence Intermutualiste (AIM). Il a été démontré que les effets peuvent se manifester dès le jour de l’augmentation de la pollution atmosphérique, ou jusqu’à deux jours plus tard.

Les chercheurs ont combiné des données relatives aux concentrations de particules fines par jour sur l’ensemble du territoire belge à des informations issues des banques de données AIM. Il s’agit plus précisément du remboursement de certains médicaments et interventions médicales visant à traiter la formation aiguë de caillots dans les vaisseaux sanguins (maladie thromboembolique aiguë).

Si des études réalisées par le passé ont démontré que les journées de pollution atmosphérique accrue pouvaient être à l’origine d’accidents cardiovasculaires aigus tels que des infarctus et des accidents cérébraux, il s’agit de la première étude à examiner l’impact de la pollution atmosphérique sur le système de santé belge avec un accent particulier sur l’influence des particules fines sur la prévention des traitements des thromboembolies aiguës.

Les effets les plus marqués ont été mesurés le jour où le phénomène de pollution de l’air se produit. Lorsque la concentration de particules fines (masse inférieure à 10 micromètres) grimpe de 10 microgrammes par mètre cube, le risque d’intervention liée au traitement de caillots sanguins augmente déjà de 2,7 %. Cette hausse, qui peut paraître relativement légère, a un impact significatif, étant donné le nombre important de personnes exposées à la pollution atmosphérique. Par ailleurs, il apparaît que les effets des particules fines se font davantage ressentir au printemps, ainsi que chez les enfants.

Les résultats de cette étude démontrent le lien entre la forte concentration de particules fines et l’augmentation des traitements de maladies thromboemboliques aiguës peu de temps après l’exposition. De même, la pollution atmosphérique a des répercussions sur la consommation de soins de santé. D’après des études antérieures, une diminution de 10 % de la moyenne hebdomadaire de particules fines permettrait à la Belgique d’économiser 5 millions d’euros par an en coûts hospitaliers liés aux affections cardiaques dues à un manque d’oxygène [1]. Une réglementation plus stricte en matière de pollution de l’air et une amélioration de l’aménagement du territoire ont aussi un impact positif sur notre santé.

Vous pouvez retrouver la publication de cette étude sur https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0269749119332956.